UltraChampsaur 2013 par Tiry

Publié le 17 Juillet 2013

UltraChampsaur 2013 par Tiry

ULTRACHAMPSAUR le 07/07/2013


Je me suis très rapidement inscrit à ce trail qui fait partie de mon plan entraînement pour la CCC .De plus il fait partie du challenge des trails de Provence.
C’est devenu aussi un test car il y a un mois je me suis blessé au mollet lors d’une séance de fractionné : cette année j’ai décidé de changer ma foulée en allongeant les jambes… mais je me suis fais une élongation…et 2 jours après je faisais la course d’Auriol qui finissait de m’achever.15 jours d’arrêt total et les 15 jours suivant une sensation désagréable à cet endroit. Donc les 3 dimanches précédents je n’avais pas fait de sorties longues de plus de 3 heures. J’appréhendais vraiment cette journée.


Stéphane E. se décide à s’inscrire, sur le 38 km, il y a une quinzaine de jours et Fanny et Stéphane F. en début de semaine…Nous partons samedi en tout début d’après midi car Fanny s’est engagée, à 17h00, au trail découverte de 19kms et 500 m de dénivelé. Stéphane E. nous a trouvé un superbe appart , à Ancelle (à 1 km du départ/arrivée), tout neuf ,prêté par des amis : 2 chambres dont une avec un grand lit pour nos deux tourtereaux et un canapé dans le salon pour …moi qui me lèverai à 3h30 du mat.
Une fois nos dossards récupérés nous accompagnons Fanny à Saint léger les mélèzes pour le départ. Nous la voyons s’élancer souriante et concentrée…
Nous rejoignons Ancelle pour nous installer et pour la voir passer une première fois avant de faire une boucle sur les hauteurs et de revenir pour l’arrivée.


Nous nous installons à une terrasse de café pile en face du ravito .Nous voyons passer les premiers concurrents : ils sont dans des états de fatigue assez impressionnants à cause de la chaleur et de la difficulté (trail « découverte » qu’ils l’appellent !!!).Fanny arrive et à sa mine « son » Stéphane n’est pas rassuré sur sa forme et est légèrement inquiet pour la suite. (nous lui demandons si c’est lui qui est à l’origine de ce we …ouf il répond que non !) Nous l’encourageons mais je culpabilise un peu avec mon demi bien frais en main…On essaie de pronostiquer une heure d’arrivée et retournons à l’appart.
Nous revenons une heure après pour la voir arriver et la ligne franchie elle est « fraîche » et très contente de sa course même si elle en à bavé (elle n’a pas dit bavé…) : 2h30 …c’est très bien à 7,6 de moyenne.


La soirée se passe à l’appart avec l’incontournable plat de pâte et compote pomme/châtaigne. Pas une seule goutte d’alcool : le souvenir de la veille de Gapencimes, ou certains nous avez « obligé » à boire du vin blanc à l’apéro, reste douloureux ds ma mémoire : le lendemain j’avais un peu mal aux cheveux…
Stéphane E. , « indécrottable » entraîneur de footballeuses, ne résiste pas au match féminin télévisé « France-Brésil »…En amateur éclairé il nous affirme qu’elles jouent mieux au foot que les mecs. Mais est ce qu’elles se blessent moins ?
Nous nous couchons vers 22h30.


A 1h00 du matin mon téléphone sonne : à l’autre bout du fil une voix bourré me demande si je vais bien en m’appelant Sam….si ce type n’est pas mort foudroyé instantanément c’est qu’il n’y a pas de justice dans ce bas monde !!!
3h30 : le lever : gâteau sport tartiné de miel et café.
4h00 du mat…10 minutes de marche dans la nuit pour me rendre à la navette qui va nous emmener à Orcières.


A Orcières je rencontre des coureurs que j’ai croisé sur des trails …échange de quelques banalités…j’aime pas beaucoup parler et surtout pas à 5h00…
J’ai surtout l’impression, comme dans certains reportage que l’on peut voit sur les commandos, que nous nous faisons larguer dans un endroit éloigné et que tu te démerdes pour rentrer par tes propres moyens !
5h30 le départ : je me fais du souci pour mon mollet…je pense au temps que je me suis fixé : 12h00…suis pas au top de ma forme psychologique…heure d’arrivée à 17h30 ?!? …ho là là que c’est loin !!!
Je n’ai pas eu besoin de frontale : il fait très clair et la température est douce.
Les 10 premiers km sont légèrement montants et sont donc très biens pour se chauffer et se mettre en jambe…
Le hameau des Borels 1er ravito, que nous traversons est encore dans l’ambiance de la veille : grosse teuf avec concert .Certains fêtards, l’œil vitreux et le sourire narquois nous encouragent…
Puis c’est la première ascension de la journée vers le col de la Vénasque qui est encore enneigé : l’organisation nous a imposé les bâtons pour le traverser. La première partie de l’ascension n’est pas très raide et elle traverse des alpages, des forêts et longe le parc national des Ecrins. Je monte à mon allure habituelle : je n’ai pas mal au mollet…L’arrivée au col se fait sur des névés. Je ne sors pas les bâtons que mon copain Philippe m’a prêté (je suis donc « sponsorisé » par Philippe et Pierre pour le camelbak…quand on arrive à un certain niveau de compétition on est détecté par des connaisseurs !!! ...merci !).La température douce fait que ce n’est pas « en glace» mais on s’enfonce et on dérape un peu : c’est usant.


Le col franchi nous redescendons vers Pont du Fossé qui est le départ du Champsaurin auquel participent les 2 Stéphane .Ils sont partis à 8h45...ils ont 3h30 d’avance sur moi …je ne les rattraperai pas !
Pont du fossé : 34ième km, 2ième ravito. Cette partie je la connais puisque je l’ai faite l’année dernière et je me remémore les passages qui m’ont fait souffrir…la fatigue et la gamberge me mettent le moral dans les chaussettes. Je me promets que l’année prochaine je ne ferai que des trails que je ne connaît pas (non c’est pas vrai j’y ai pensé après la course ; sur le moment je me suis dis que j’allais arrêter de courir et me mettre à un autre sport !!!).
L’ascension du Cuchon…c’est sympathique comme nom mais p... 2h00 de montée raide c’est dur…mon cochon.
Dans la première ascension j’avais rejoins un coureur : aux 2 ou 3 questions que je lui ai posé pour passer le temps ( je suis très souvent seul pendant des heures entières), il m’a répondu par « oui » ou « non »…j’ai pas insisté…(il a du écrire dans son récit qu’un « emmerdeur » a essayé de lui faire la conversation…)mais dans « le Cuchon » je me suis farci 2 casses couilles qui n’arrêtaient pas de parler de leur boulot et dont un avait un grelot accroché au sac !!!...je n’arrivais pas à les larguer et quand j’essayais ils me rattrapaient !!!


Après le ravito du sommet c’est une descente de 600m de dénivelé pour remonter en suite en fond de vallée de Rouanne : un grand cirque herbeux aux sentiers en caillasse et en plein cagnard : il est 15h00 l’heure idéale pour se balader dans ce genre d’endroit. La température doit être de 25/27 degré avec la chaleur qui remonte du sol…un régal.
Nouveau coup de pompe comme dans les montées précédentes. Je n’arrive plus à manger et reste presque 1h00 sans m’alimenter…je ne sais pas comment gérer ma nutrition…problème que je n’arrive toujours pas à résoudre.
Descente pour arriver au 3ième ravito : je ne dis plus qu’à chaque fois je mange des Tucs hein ? ça serait répétitif !
Le ciel est nuageux, il fait toujours chaud.


L’ascension vers le Piolit , le dernier sommet, commence. C’est long et raide à travers une montagne à brebis. Le ciel s’est chargé de nuages gris…
Arrivée au ravito de la Plaine (Cabane de berger à 2000m d’altitude !). Le ciel est couvert, il a du vent et il fait froid…je me couvre : manches longues et coupe vent et repars : le sommet est à 2 km.
Arrivé au col le vent souffle très fort, je suis seul, il fait froid, le tonnerre gronde, des éclairs illuminent les 2 cotés de la crête : j’aime pas du tout les orages en montagne sauf bien abrité dans un refuge ! Il tombe 4 gouttes…pas de quoi se mouiller.
Il me tarde de finir cette ascension de basculer dans l’autre vallée. A environ 200m du sommet (partie très pentue ou on met les mains pour escalader) je vois un petit groupe qui descend. Je comprends tout de suite. Le signaleur a eu l’ordre fort approprié de nous faire rebrousser chemin. Je suis un peu déçu mais je ne suis pas frustré ayant déjà parcouru cette partie l’année précédente.
J’ai quand même 62 km dans les jambes et je n’ai pas eu mal…je suis même bien !
Nous redescendons au col ou un 4x4 des pompiers est venu à notre rencontre.
Nous y montons à 11 (avec les 2 pompiers) : entassés à l’intérieur pour certains et on se retrouve à 3 assis sur la ridelle. Vu la pente, dés le départ j’ai les jambes qui touchent le sol et ce n’est pas très confortable. Je saute et descends en courant jusqu’au ravito de la cabane.


D’autres 4x4 sont là pour nous redescendre. Je prends place dans un vieux land rover tout déglingué. Une seule place à l’arrière chargé de matos. A l’avant un pompier à coté du chauffeur à l’allure de vieux baroudeur .Nous partons. Sur la piste caillouteuse ou nous sommes ballotés dans tous les sens, nous nous retrouvons face à un autre véhicule : pas de place pour se croiser (le ravin d’un coté et talus de 80cm de l’autre). «Mon» chauffeur décide de se « garer » sur le talus .Nous sommes très très très penchés et l’alarme de dévers se déclenche : je ne suis pas mort foudroyé mais je vais mourir en tombant dans le ravin !!! il décide une autre manœuvre et on se retrouve en marche arrière à monter sur le talus et face au ravin…l’autre véhicule passe. On descend de notre perchoir et enfin détendu je lance un : « ça grimpe aux arbres ces engins !!! » le pompier-passager me répond que « ce n’est pas n’importe qui qui peut faire ce genre de manœuvre…question au pilote : «ha bon et c’est quoi votre boulot ?!? », « je suis le médecin (le doc d’Ancelle en retraite) de la course mais je suis un des co fondateur de la croisière blanche ! » (la fameuse course hivernale 4x4 du Champsaur). Je comprends mieux sa dextérité.
Après un bon quart d’heure de piste nous arrivons sains et saufs aux navettes qui nous ramènent à Ancelle. La température est de 13 degré…Il a grêlé et il pleut encore.
A prés un bon repas composé entre autres d’excellents tourtons, j’attends Stéphane E. qui fini de se faire masser par une jeune kiné…il y passe beaucoup de temps à mon gout…
Puis nous prenons la route du retour sous la pluie.
Nous échangeons nos impressions et sommes tous très contents de notre we passé en partie ensemble.


Je suis rassuré sur ma forme même si je suis sous entrainé, mais j’ai encore 6 semaines pour fignoler ma préparation…
Merci à celles et ceux qui m’envoient des sms pendant la course …vous comprenez que je ne peux y répondre mais c’est toujours réconfortant d’entendre le mobile vibrant de vos encouragements.


A bientôt pour une sortie en commun … Gapencimes ?!?


Tiry .

Rédigé par Tiry

Publié dans #RECITS DE COURSES-SORTIES-ACCIDENTS

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